Philippe Chaloin

Philippe Chaloin est trompettiste et enseignant Ă  l’école de musique des Studios Decanis, Ă  l’école de musique de Barjols et Ă  celle de Bouc-Bel-Air. Il y enseigne son instrument de prĂ©dilection, la trompette, ainsi que la formation musicale. Il assure Ă©galement la direction artistique du big-bang (formation instrumentale de jazz) de l’école de musique de Bouc-Bel-Air.

Formateur au centre de formation professionnelle de la musique (CFPM) de Marseille, Philippe Chaloin y dispense des cours de pĂ©dagogie de l’enseignement musical ainsi que d’environnement professionnel Ă  l’attention de jeunes musiciens et techniciens du spectacle. Il est enfin trompettiste au sein de plusieurs formations musicales en RĂ©gion Sud-Paca.

Mon expérience du confinement

« Avant mĂȘme le dĂ©but du confinement, j’étais confrontĂ© aux modalitĂ©s d’enseignement de la musique Ă  distance. En prĂ©vision d’une fermeture des Ă©tablissements, les structures dans lesquelles j’exerce avaient dĂ©jĂ  mis en place une pĂ©dagogie Ă  distance, afin d’éviter toute interruption des cours.

En tant que musicien, le confinement a gĂ©nĂ©rĂ© pour moi deux sĂ©ries de difficultĂ©s. D’une part, des complications concernant mon activitĂ© d’enseignant de la musique ; d’autre part, une nĂ©cessitĂ© de rĂ©organisation de mon activitĂ© de musicien-interprĂšte. S’agissant tout d’abord de mon activitĂ© d’enseignant, les cours Ă  distance se sont mis en place non sans quelques difficultĂ©s pour les Ă©lĂšves. La place de l’enseignant dans un cours en distanciel n’est pas la mĂȘme qu’en prĂ©sentiel : il est nĂ©cessairement moins « prĂ©sent » et les Ă©lĂšves doivent davantage faire preuve d’autonomie, voire d’autoformation. Aussi, en raison des temps de latence dus Ă  des problĂšmes de connexion, les pratiques musicales en groupe ont dĂ» ĂȘtre repensĂ©es. Enfin, le confinement a gĂ©nĂ©rĂ©, de mon cĂŽtĂ©, une perte de contact avec un certain nombre d’élĂšves, dĂ©missionnaires ; mais ces derniers ont repris contact avec moi dĂšs le dĂ©confinement. En ce qui concerne mon activitĂ© de musicien-interprĂšte, le temps « gagné » en raison de l’absence totale de manifestation culturelle a Ă©tĂ© utilisĂ© au profit de la crĂ©ation. Il s’agissait d’apprĂ©hender de nouvelles techniques, notamment au niveau de l’enregistrement Ă  domicile. La pĂ©riode de confinement fut celle d’une explosion des partages de contenus artistiques sur les rĂ©seaux sociaux. Cependant, l’avenir demeurait incertain quant aux possibles rĂ©servations de lieux de reprĂ©sentation Ă  l’issue du confinement. Les gĂ©rants d’entreprises culturelles n’avaient aucune vue Ă  long terme concernant les conditions d’accueil (possibilitĂ© d’ouverture et/ou de limitation de nombre de visiteurs) et craignaient de ne pouvoir rouvrir les lieux de reprĂ©sentation. »