

Miriam Teschl
Miriam Teschl est maĂźtresse de confĂ©rences Ă lâĂcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales, basĂ©e Ă Aix-Marseille School of Economics (AMSE). Elle a travaillĂ© au Robinson College, UniversitĂ© de Cambridge et Ă lâUniversitĂ© de Vienne (Autriche) avant dâarriver en France. Ses recherches se situent Ă lâinterface entre lâĂ©conomie et la philosophie. Elle sâintĂ©resse en particulier Ă la rationalitĂ©, Ă la dĂ©cision, et Ă lâĂ©pistĂ©mologie de lâĂ©conomie.

Mon expérience du confinement
« Lorsque la pandĂ©mie a commencĂ© Ă se dĂ©ployer, nous Ă©tions soudainement confrontĂ©s Ă cette situation d’incertitude sous nos yeux et il Ă©tait naturel que nous essayions d’y appliquer nos recherches et de proposer une nouvelle façon de regarder cet Ă©vĂ©nement rare.
Compte tenu de nos recherches antĂ©rieures sur la question du comportement dans lâincertitude, nous avons pris au sĂ©rieux l’incertitude de la situation pandĂ©mique. Au lieu de prĂ©voir l’avenir sur la base de certaines hypothĂšses et de probabilitĂ©s inconnues comme le font les modĂšles Ă©pidĂ©miologiques, nous nous sommes demandĂ© ce que nous aurions besoin de savoir pour limiter les dommages et ralentir la pandĂ©mie.
Plus prĂ©cisĂ©ment, nous avions compris que fixer le nombre cumulatif croissant de tests par rapport au nombre cumulatif croissant de cas nous donnerait une mesure plus prĂ©cise de l’accĂ©lĂ©ration et de la dĂ©cĂ©lĂ©ration des dommages. Le point intuitif est le suivant : si nous testons de plus en plus et que nous trouvons un nombre toujours croissant de cas, la pandĂ©mie s’accĂ©lĂšre. Ă lâinverse, si nous trouvons de moins en moins de cas, plus nous testons, cela signifie que la pandĂ©mie ralentit.
Un indicateur trĂšs simple, formĂ© de donnĂ©es rĂ©elles, sans s’appuyer sur des hypothĂšses et des probabilitĂ©s antĂ©rieures, nous permet non seulement de voir la dynamique des dommages de la pandĂ©mie, mais aussi de montrer, en temps rĂ©el, comment ces dommages rĂ©pondent aux mesures de santĂ© publique. »