

Graziano Arici
AprĂšs des Ă©tudes en sociologie, Graziano Arici sâoriente vers la photographie, se spĂ©cialisant notamment dans le domaine du théùtre, du portrait et de la culture. Ă partir de 1980, il collabore avec le théùtre La Fenice de Venise dont il retrace toute lâactivitĂ© artistique ; il rĂ©alise une documentation exhaustive de son architecture et de ses dĂ©cors.
Durant plus de 40 annĂ©es, il documente toutes les activitĂ©s artistiques et culturelles Ă Venise : biennales, spectacles et concerts, les expositions les plus importantes⊠Son archive sur la ville aborde des thĂ©matiques trĂšs diverses : La Fenice avant lâincendie, le ghetto juif, le patrimoine monumental, artistique et historique de la ville et sa vie quotidienne, mais aussi une sĂ©rie de travaux de documentation de la dĂ©gradation de lâenvironnement et des problĂšmes de sauvegarde du patrimoine urbain. ParticuliĂšrement riche, lâarchive des portraits recense 30 000 personnages du monde de lâart, de la culture, de la musique et du spectacle internationaux. Il y a enfin de milliers dâimages et de reportages sur la ville et sur dâautres pays du monde entier.
Il travaille pour l’agence Grazia Neri (Milan) Ă partir de 1980 puis dĂšs 1989 pour l’agence Sygma (Paris), et ce jusqu’Ă sa fermeture. Ses photos et reportages sont publiĂ©s par les plus grands magazines et revue internationaux.
En 2012, Graziano Arici est le premier photographe Ă ĂȘtre Ă©lu Ă la prestigieuse Ateneo Veneto, installĂ©e Ă Venise depuis 200 ans. En 2018, le prĂ©sident de la RĂ©publique italienne le nomme chevalier de lâordre du MĂ©rite ; la mĂȘme annĂ©e, la Ville dâArles lui remet la mĂ©daille dâhonneur de la ville.
Il se consacre exclusivement, depuis prÚs de dix ans, à la réalisation de séries photographiques personnelles, qui sont exposées lors de manifestations culturelles dans le monde entier.

Mon expérience du confinement
« Cela fait plus de dix ans que je vis Ă Arles. Jâai choisi cette ville parce quâelle mâa toujours offert une belle qualitĂ© de vie, et une lumiĂšre qui mâa toujours inspirĂ© dans mon travail.
MĂȘme si jâai Ă©tĂ© amenĂ© Ă vivre des expĂ©riences extrĂȘmement dures, au cours de mon travail, comme traverser des guerres ou des conflits, jamais je nâaurais pensĂ© me retrouver dans une situation de pandĂ©mie mondiale, dâune puissance incroyableâŠ
Cette situation mâa obligĂ© Ă dĂ©placer ou annuler beaucoup dâexposition ou de projets.
Alors, jâai cherchĂ© Ă lire cette situation, dans laquelle nous Ă©tions tous plongĂ©s, pour exprimer cette sensation dâattente, de dĂ©solation, dâisolement que je sentais se crĂ©er tout autour de moi.
Je suis donc parti dâune lecture des objets, de ma maison, de la lumiĂšre qui y pĂ©nĂ©trait pour, ensuite, voir ailleurs la dĂ©solation, parfois irrĂ©mĂ©diable, et le vide que la fermeture des magasins, que les rares passants rendaient manifeste. »