Elio Della Noce

Elio Della Noce est nĂ© en 1984 Ă  Marseille. Il est cinĂ©aste, poĂšte et doctorant-chercheur en Ă©tudes cinĂ©matographiques au laboratoire Lesa (Aix-Marseille UniversitĂ©). Il est diplĂŽmĂ© d’un master recherche et expĂ©rimentation Ă  l’École nationale de cinĂ©ma de Toulouse (Ensav). Il est en derniĂšre annĂ©e de thĂšse Cifre recherche et crĂ©ation, dans le cadre d’un cofinancement par l’Association nationale recherche et technologie (ANRT) et le théùtre national de Marseille, La CriĂ©e. Sa thĂšse s’intitule « La crĂ©ation filmique Ă  l’usage de la mĂ©diation du spectacle vivant ».

Mon expérience du confinement

« Peut-on mettre en arrĂȘt le vivant ? À l’annonce du confinement je me trouvais au milieu de ma thĂšse Cifre, axĂ©e sur le cinĂ©ma et le spectacle vivant. Tout est remis en jeu, la prĂ©sence au plateau, le contact avec les publics, la prĂ©sence de l’acteur. Louis Dieuzayde, enseignant-chercheur en Ă©tudes théùtrales au Lesa, m’avait alors invitĂ© Ă  collaborer (par une recherche intermĂ©diale cinĂ©ma-théùtre) sur sa crĂ©ation universitaire Supervision, qui rĂ©unissait 30 Ă©tudiants en formation professionnelle théùtre. AprĂšs une semaine de rĂ©pĂ©titions au plateau de l’amphi 7, nous apprenons Ă  nous connaĂźtre, les visages deviennent familiers, les souffles se conjuguent, le confinement est annoncĂ© et nous sommes contraints de nous dire au revoir, regagner nos domiciles. Je l’ai vĂ©cu comme un sentiment de frustration, de dĂ©ception, au seuil de cette aventure collective. C’est alors que l’invitation (gĂ©niale) de Louis Dieuzayde Ă  continuer la crĂ©ation via la plateforme de visioconfĂ©rence Skype ouvre une nouvelle voie d’exploration. Comment prĂ©server le contact humain, le collectif ? Comment rĂ©sister par des outils de crĂ©ation alternatifs Ă  un dĂ©senchantement viral ? Deux mois de confinement Ă  se rĂ©unir jour aprĂšs jour sur la plateforme, Ă  se soutenir, s’accompagner, expĂ©rimenter, crĂ©er, rĂȘver. Une expĂ©rience humaine, hors frontiĂšres, inoubliable. »